Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Italie entraînera celle de l’Espagne, et alors les Latins suffiront a leur propre défense et n’auront plus rien à craindre de l’envahissement germain.

— Vous êtes bien ennuyeux, Tribert, avec vos rabâchages, lui dit Mme d’Agoult, et digne de faire chorus avec ma petite amie. » Alors elle lui conta notre « aventure » d’Orphée aux Enfers, ma tristesse, la conviction de Toussenel que les juifs allemands travaillaient à détruire en nous les caractères de notre race.

« Toussenel a cent fois raison, s’écria Tribert, et je pourrais en conter long sur ce qui se trame depuis plus d’un quart de siècle contre nous en Allemagne, sur ce que l’on enseigne aux petits Prussiens dans les écoles, sur ce…

— Sur ce, taisez-vous ! répliqua Mme d’Agoult. »

Ceux de notre génération se rappellent bien les grands scandales provoqués par une publication de Jacquot, dit de Mirecourt : La Maison Alexandre Dumas et Cie, et dont on parlait encore dans les journaux. Ce Mirecourt avait affirmé que les romans d’Alexandre Dumas père, signés de lui, étaient fabriqués par de jeunes inconnus qu’on payait à la journée. Dumas ayant fait un procès, Jacquot de Mirecourt fut condamné à six mois de prison.

Mais le succès de cet odieux pamphlet donna à un éditeur l’idée de demander au sieur Jacquot de Mirecourt, après sa sortie de prison, des