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que devait exercer Liszt sur les femmes pour qu’elle, dans la situation où elle était, se soit laissée enlever un soir de bal. Songez qu’elle rompait avec toute sa famille, avec son milieu, qu’elle sacrifiait honneur, enfant, mari respecté, pour un entraînement insensé ! N’avez-vous pas entendu raconter qu’une grande dame russe faisait joncher son salon de fleurs quand elle recevait Liszt ? Je pourrais vous citer cent passions folles inspirées par lui. »

Une indisposition de ma fille, une bronchite grave, me retint à Chauny durant trois semaines. Quelques jours après ma rentrée je rappelai à Daniel Stern son invitation.

M. de Ronchaud vint me prendre. Ce soir-là, dans le salon de Mme  d’Agoult, je trouvai, entre autres, Nefftzer, ex-rédacteur en chef de la Presse, l’inventeur de la candidature d’Émile Ollivier et très anti-abstentionniste. M. de Ronchaud me le présenta. C’est par lui que j’entendis, pour la première fois, parler clairement de politique étrangère et que le goût m’en vint à l’esprit. Une appréciation emportée de part et d’autre sur la politique de la Grèce nous inspira à tous deux une sympathie très amusante et très durable.

Mme  d’Agoult voyait beaucoup M. de Girardin, avec lequel elle restait très liée, Mme  de Gi-