Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée

la satisfaction commune. Mais je démèlai que, si ma présence a Belle—lle semblait devoir lui être agréable, Fintention de procurer une commandite aux travaux du docteur lui semblait le plus louable de mes projets. Cousine ¤e.ce ménage à peu près pauvre, elle se réjouissait de l’aubaine possible. Étais-je ` autre chose, pour elle, que le porteur d’une nouvelle favorable a ses protégés ? Malgré ma prudence ordinaire, je laissai trop se développer, parmi mes commensaux, l’espoir du succès. Trempant leurs tartines dans le café au lait, ils me décernèrent mille éloges. Tout a coup, le docteur se rappela plusieurs aventures de notre jeunesse, au quartier latin, et les commenta de la meilleure façon pour ma gloire. A madame Hélène, il vante mes études dans le laboratoire de biologie dirige par le professeur Duvalon, aujourd’hui membre de l‘Institut. Il me fournit l’occasion de pérorer a mon avantage devant la veuve. Je plaignis la faiblesse de ce pauvre homme qui, la veille, s’ingéniait à me faire comprendre la froideur de ses sentiments a mon endroit, et qui, aujourd’hui, dans l’attente de quelque argent, s’efforçait de découvrir mes vertus les plus mystérieuses. Fallait—il que sa misère le harcelàt ! Même il amadoua M"^° La Revellière- en ma faveur. La jeune Gilberte daîgna me répondre et ajouter à ses monosyllabes plusieurs syllables en surcroît. Elle toléra mes avis sur la façon de mettre au point sa jumelle photographique. Elle finit par condescendre jusqu’à m’interroger sur le rôle de l’iris artificiel propre a modérer le jet de la lumiere contre la plaque sensible. Car le soleil, lentement, se dégageait des brumes. ll attirait hors des auberges les pèlerins. Devant les fenêtres de la salle