Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

teints saures de marins et leurs carrures rustiques. Un à un, les pénitents s’iniroduisaient dans les edicules de bois ; ils énuméraient leurs fautes, et, promptement, étaient pourvus du pardon sacramentel qui les renvoyait, sages, confus, rejoindre ceux prosternes en tas le long des balustrades.

D’abord nous ne pûmes avancer, tant était dense la masse des chrétiens. Mme Goulven prétendit atteindre le bénitier. Or le plus proche était bloqué par un bataillon d’hommes en vestes d’azur, aux cent boutons de métal. Nu·tête, le chapelet dans leurs mains énormes, poilues, honorées de cicatrices, ces gars ne se divisèrent pas pour faire place. Petritiés la, dans leur attitude dévote, ils regardaient l‘apparition de madame Hélène. Songeaient-ils qu’elle pouvait bien être Dahut, cette fille maudite du roi·Gralon, si belle et qui nage au—dessus de la ville pécheresse engloutie près le raz de Sein ‘? Du moins ce fut Fexplication que balbutia Mme Goulven, aimable pour sa jolie parente, même dans la maison de Dieu. Nous étonnions beaucoup les courtes femmes de l’Armor embeguinées dans leurs larges capelines a petites fleurs, et celles qui, assidues a leurs oraisons, contemplaient, cependant, mon fameux manteau, saluaient le docteur peureusement, s`écartaient sur les genoux, pour qu’il pût enün tremper les doigts dans la vasque. Ayant offert l’eau bénite aux siens, il ne manqua point de se signer. Comme il pensa faussement que j’en serais surpris, il se pencha contre mon oreille:

— ‘Au nom du Père et des Causes, du Fils et de l’Humanité qui les conçoit, du Saint—Esprit et de l’Evolution qui nous libère de l‘ignorance animale.

Quant a moi, qui me pique de courtoisie envers