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' '· LE sauveur Nom 401 tait là, et non plus une femme de trente ans, pleine de vaillance. Aussitôt j'eus‘le sens qu’elle reprenait ' ~ sa parole, qu’elle ne la respecterait pas. Toute son ‘ énergie s’évanouissait. Elle ne redoutait pas lc_ ridi- cule des grimaces. Il fut hideux de voir renifler, ·braire, cette figure d’épouse flétrie, de voir sangloter _'cette longue échine sous la burc écossaise. — Yvonne!... Yvonne! — pria Goulven. — -'Yvonne !... Il lui saisit le bras, et dit précipitamment : -— Calme-toi... calme-toi... Je ne t’ai pas promis de ` X t’abandonner... Je ne t’ai rien promis de cela... ' · —Tu dois le promettre... Tu dois le promettre, —-— gémit-elle. — Tu appartiens aux existences que ton r génie sauvera:.. N’est—ce pas, monsieur Guiohardot, il doit promettre? Elle souhaitait une réponsenégative. Je me défen- · dis de la servir. - A — Puisque vous avez l’héroïsme de lui demander ` cette promesse, je ne désapprouverais pas qu’il vous la fît... Un homme de sa sorte ne s'appartient pas, ne ` ·vous appartient pas. Il appartient a la science comme ` · un missionnaire à sa foi. · —-— Tu entends!... ' Et elle étouffa des cris dans son mouchoir. Ã Il la soutint à la taille; il murmura des mots _. caressants. C’était l’instant décisif de cette longue · crise. J’appréhendai que l‘étalage de ce chagrin ne le · _ trouhlat trop, et que cette émotion n’ébranlât le peu » de confiance qu’il avait dans sa logique positive. En effet, désireux d’alléger cette peine, il discutait déjà. Il prétendait que le sermen_t nuptial, échangé devant l'autel, le liait a sa femme, que c’était la un enga-