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370 LE smarmrr Noni ` Devant la gaieté de mon verbe, elle affecta de traiter- la question délibérément comme un paradoxe théori- que, et qui ne la touchait point. Je l’introduisis au parloir, toujours désert, afin que notre conversation V fût aisée. Froide et franche, elle me livra, mot pour 'mot, j’en demeure persuadé, toute l’homélie du théo-· , logien. Réserves faites sur la réprobation ecclésias- tique relative au divorce, il avait accordé qu’une personne, près de choisir entre l`existence de son mari· et la stricte obéissance aux lois de l’Église, pouvait, du moins, rester passive dans le conflit,refuser même- de tenir tête a la procédure,prendre le rôle de lîindif- féreuce, faire défaut devant le tribunal et laisser, sans opposition, les autres initiatives se produire. Il sum- sait que les intentions ne fussent pas siennes. Catho- lique, elle n’avait point a se préoccuper du divorce, . qui n’existait pas pour elle. Ainsi elle ne compromet- trait nullement son salut. Restant mariée en droit canonique, elle se trouverait simplement dans la, situation d’une épouse trahie. ` ' —- Ah! ma pauvre amie ! — constatai—je d‘une voix joyeuse. — Vous voilà telle que moi l... Quelle déchéance!... Sans l’égoïsme naturel de l’an1our, vous pourriez offrir ai votre mari, avec la tolérance de l’Église, la fortune de madame Helene, la santé, la I certitude absolue de la gloire.Q._comme, sans Fégoïsme naturel de l’amour-, je pourrais offrir a votre petite · Anne-Marie les avantages de mon existence. Nos âmes ` sont des sœurs. Permettez—moi de rire! permettez- moi de rire l... · Elle ne bougeapoint, assise, roide, dans le fauteuil d’acajou et de velours pourpre. Elle ne, gémit même pas. La pendule de bronze vert, sous le globe, sonna