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I 1 LE sicnrmivr Nom 351 vous n accepteriez l'argent que sous forme de com- mandite, les prêteurs, un jour, encaisseront. De plus, vous n’avez pas d’enfants ni de parents proches. Gil- berte héritera de vous...Nous sommes tous mortels... Im aginez aussi que Goulven vous survive...Votre cou- sin e est veuve... Hésiteraient-ils beaucoup as’unir?... * Hein?... - — Faut-il que je meure tout de suite..., s’il vous plait? Non?... C/est heureux... Nous étions maintenant debout, appuyés contre la roche. M¤·° Goulven se redressa, furieuse et résolue. Elle fourra son mouchoir dans_ sa poche. · ` .— Mourir, — balbutia—t-elle, les yeux tîxés sur les éléments confondus par la tempête. —— Mourir, ce se- rait ne plus le voir... Et je ne peux pas... Je ne peux pas... Je l’aime, moi, je l'aime depuis dix ans, depuis vingt ans, depuis toujours. Il est ma chair, il est mou . esprit... _ · ` _ -— Et votre chose!... L’amour est égoïste !· —- sou- pîrai—je. · Elle se retourna brusquement. — Qu`avez-vous dit‘!..._ Qu’avez-vous dit? — Rien qu’une_ idée vulgaire. C’est un argument de la logique que je déploie à proposde l'amour en général, lorsque vous blâmez le mien en particulier. —— Oui, je sais!... —— ricana·t—elle, et de façon stri- dente. —·- Si je ne divorce pas, je suis égoïste! Elle faisait allusion à notre apologue de Concar- neau. Je jouai finement : — Divorcerl... Mais quand avez-vous vu une 'fem me qui aime son mari le céder a une autre, même pour que cette autre assure leur bonheur, même si la vie de ce mari doit être triste et maladive en demeu-