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. LE snurum Nom 325 tiative,parce qu’elle est une jeune âme sans énergie, · docile et peureuse... — La pauvre!... Que voulez-vous?... Moi, n’est-ce pas?... — Taisez-vous! L’amour n'excuse rien., ' —- Il est notre maître! I —· Quand nous ne voulons pas lui résister... — Ceux—là seuls résistent à leurs passions, qui ne les ressentent que faiblement. Les personnes ver- tueuses sont celles qui manquent de sensualité... . — C’est une philosophie commode pour se per- mettre toutes les infamies, en déclinant toutes les responsabilités. ——- Oh! M“‘° Goulven!... Ne nous fàchons pas... Si nous comptons arriver à Sainte—Anne—La Palue avant la messe, il est temps de partir... Excusez-moi... Je la plantai la, faisant demi-tour, et m’élançai sur le siege de direction. Au centre de cette place uni- forme et carrée, elle ne bougeait pas, stupéfaite·de ma désinvolture. Mais je jugeai bon de lui manifester ainsi le dédain que j’ai des querelleurs. La trépidation de la machine amusait les badauds, les morveux, les va-nu—pieds. J’attendis que Mm Goulven se décidat, qu’elle eût fait claquer la portière, pour donner la marche en avant. Par esprit de vengeance, j’impri- mai au véhicule une allure vertigineuse, qui dut · secouer fort ma dévote. Il était bon d’attester alors combien, dans les choses matérielles et morales, je suis, après tout, un maître, celui que les faibles ne persuadent pas cle iléchir à leur niveau. Néanmoins je m’avisai que la bataille allait être rude, et qu’il seyait de tinir vite, sous peine de _ défaite. La promptitude audacieuse, la la minute 19