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LE ssnrnnr Nom 319 Veux-tu que je témoigne des sévices que tu lui fais subir?... Ta jolie petite servante Anne—Marie, sais-je si elle n’a pas récompensé tes soins en devenant ta maîtresse ?. .. —- Jamais. —— Elle est b_ien la miemue, elle pourrait être la tienne... Nous arrangerons la chose au retour. Entre- tien de maitresse au domicile conjugal, etc., etc. — 0h!... Tu as séduit cette enfant?... —— Une tllle de cet âge n’aspire quià être séduite... Je lui ai rendu le service que réclamaient de moi ses manières et ses œillades... D’ailleurs, rassure-toi : je fus, au moins, le second... — Décidément, tu es un homme dangereux... . — Mais non, mais non!... Je suis un actif. Voilà tout!... Y — Dans quelle position fausse tunous as placés, ma- dame Hélène et moi! Sans avoir eu besoin d’allusions mème, nous sentions bien qu’entre nos personnes les mensonges d’un adultère ne pourraient servir de liens. Nous avions eu la sagesse de nous taire. Nous avions triomphé de nos émotions. Toi, tu as bruta- lement détruit notre prudence, pour t`amuser de la comédie. C’est abominable, tu sais! Il me dit cela d’une voix maussade, soigneusement épurée de toute intonation coléreuse. Sa lâcheté se défîa de mes ripostes. Il atténua méme, par des sou- rires, la dernière phrase de son réquisitoire. Puis il se tourna sur son pliant, s’accouda contre la barre de la passerelle, enfouit sa tête dans ses bras. Telle l’autruche à l’approche du chasseur. Je le priai aussi-- tôt de noter que, loin de leur conseiller le mensonge, je les poussais à la franchise, au divorce et au