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260- LE SERPENT Nom ` austère, le visage froid, visait droit aux yeux de sa cousine, qui les dérobait sous un clignotement; et qui balbutia: ` ·-— (Ja me fera un tel chagrin de quitter votre maison ou je me suis crue heureuse, heureuse!... —— Oh! ma chérie... Ne penses-tu pas que ie souffre aussi,... que je souffre, moi,... de vous voir partir avant l`heure? . La bonté de l’amîe Vempontait, à cette minute, sur la séverité de l`épouse. Elle s’émouvait de pressentir une passion si douloureuse. Deux larmes qui mouil- laient ses cils courts l'excusèrent. Toutes deux, par les regards, s`expliquaient franchement, et s’approu- vaient l’une l’autre 2 « Je comprends que tu l’aimes, mon Jean: il est tellement admirable!.;. Et je te pardonne... mais va-t-en pour notre repos àtous! » voulait dire M“*= Goulven. A quoi la veuve eut riposte : « Tu me chasses pour défendre les derniers débris de ton bonheur... Soit!... Mais qu'allez-vous devenir, que va—t-il devenir, lui que j’adore ?... » Cétaità moi de finir. .l`avais cultivé l’afl`aire jusqu’à son point de maturité. Selon mes calculs, l’imminence d’une séparation soudaine devait précipiter les mouve- ments chaleureux de l‘amour chez une femme de` trente ansfsuperbe, et de tempérament fougueux. Il était maintenant probable que j’arracherais de son cœur l’aveu nécessaire a la présentation de mes conseils. Beaucoup de persévérance et un peu de prudence. me suffiraient pour devenir le confident de ses tendres pensées, comme elle_était la contidente de mes faiblesses ancillaires. En qui se serait·elle epan- chée, dailleurs? Tous, sauf moi, elle les savait les bourreaux naturels de son plus cher sentiment.