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, LE snnrawr Nom 259 - Vraiment, vous m’effrayez à plaisir!... ‘ Puis elle eut recours a d’autres raisons. Elle fut discrètement pitoyable pour cette pauvre Yvonne Goulven, qu’elle n’eùt pas voulu laisser au milieu d’em_barras sans y parer. Elle tenta une allusion tres amicale au tresor de Keryannic que sa villégiature enrichissait un peu. Masquant, avec délicatesse, son véritable sentiment, elle insinua que sa ülle pouvait partir accompagnée de Mm La Revellière. Elle—même demeurerait quelque temps a Keryannic. —Tu te séparerais de Gilberte (Jh ! non! ma chère. Je n’accepterais 'pas un pareil sacrifice... Une mère comme toi n`abandonne pas sa lille malade... — Mais elle ne l‘est guère... Sa grand’mère, qui l’ad0re, la soignera mieux que je ne saurais. Vivement, Mm Goulven allégua l’âge de M¤=“ La Revellière, sa mauvaise vue, son sommeil lourd, la sieste qui lui était habituelle, l’après-midi. C’étaient. la de petites infirmités pour lesquelles la vieille dame négligerait fatalement la jeune fille. Sans compter les crises de sciatique. - _ De son coté, M“‘° Hélène loua_l’inaltérable dévoue- ment de l’aïeule.. A quoi l’épouse s’empressa de repondreque Gilberte ne supporterait pas l’absence de sa mere, et que le déplaisir ramènerait la fièvre. - Le docteur, —- continua-t—elle, —— te dira combien il faut soigner le moral de cette enfant, cette sensibi- lité si frêle, au moment ou elle se forme... · -1- Tu es sûre qu’il me conseillera de m’en aller! — Il faut bien faire son devoir!... Sous leurs paroles, les deux femmes cachaient mal leurs amours adversaires. Mille intonations trahis- saient leurs craintes ennemies. Mm' Goulveu, ferme et