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258 LE SERPENT Nom sous, qu’ils empocbèrent avant de courir sus a leurs vaches trop avides d’une herbe interdite., l\l“‘= Goulven regardait tixement le sol. Les deux rides fines qui enfermaient sa bouche dans leur paren-·· thèse ne cessèrent pas de se creuser, témoignant d’un effort opiniâtre. Pour éviter que sa cousine feignît d’oublier la conversation, elle reprit avec fermeté: — Mon devoir, le devoir de Jean nous oblîgeaient a t‘avertir... Tu sens combien cela nous afilige? Madame Hélène garda le silence. Par un geste- vague, elle esquiva toute adhésion au projet de départ., La femme du docteur ne lui permit pas de rester sur cette équivoque : ·— Vous étiez la joie, Félégance, tout ce qui peut embellir, un instant, l'ombre de nos existences., _ ·— Jamais, —— protesta Vamoureuse, —— jamais Gilberte ne voudra quitter son docteur... a présent! Elle était aux abois. Elle haletait. Ses narines blêmes palpitèrent. ' — C’est ton mari, — s’écria-t-elle désespérément,. ' —— qui a développé cette petite intelligence. Ne va·· t·elle pas retomber dans sa paresse quand il ne sera plus là pour dégager ce jeune esprit de sa gangue- animale ‘?. . . Avec une volubilité fébrile, elle s’acbarnait à. nous- faire comprendre qu’avant de suivre les cours supé- rieurs, l’dolescente avait besoin de cette prépara—· tion. Froidement, je lui rappelai le cas pathologique de- M. La Revellière. Sa ülle était héréditairement désignée pour des maux graves. On ne devait donc négliger aucune précaution. Alors madame Hélène se révolta. contre notre double manœuvre: