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LE SERPENT Nom 247 -— Quelles distractions ? —— Oh! penser toujours ases malheurs est inutile... Tu as raison... Tout de même, autrefois, quand nous avions iini de nous lamenter, quand nous avions pris une`résolution franche, nous partions, bras dessus bras dessous, dans la campagne, avec les chiens... Tu les as donnés, nos chiens l... Nous ne courons plus ensemble par les gréves, sur les rochers. Tu ne me parles plus de la religion, comme tu le faisais alors avec prévenance`. Tu ne retrouves plus, à mon inten- tion tous les cultes antiques dans le culte du Christ... Ah ! comme nous discutions ton hérésie l... C’était si magnifique l... Mais, depuis longtemps, monsieur, je ne suis plus, pour lui, la joie qui distrait. Je suis la tristesse qui lui conürme ses chagrins... — Vous vous amusez là, chère madame, avec des papillons noirs qu’il faut chasser tout de suite ! — protestai—_ie. -— Que de subtilités !... S Goulven joignit aux miennes ses railleries, et il baisa tendrement les pauvres mains gantées de fil. Il sémouvait. ll enlaça la taille menue, le corsage de toile bise et la ceinture de cuir éraillé. L`épouse se laissa faire, inerte, avec un sourire mélancolique et terne. — Va, va... c`est en vain que tu veux paraitre curieux de mon cœur... Il ne t’attire plus guère... Tu le connais trop... C’est une vieille maison ou les , meubles ne sont plus neufs, ou les peintures s’efl`ri-_ tent. ` ` — Quelle idée !... Est-ce que dans ma vie, tout ne t’appartient pas ?... Pour qui ai-je travaillé, sinon pour toi Et je travailletoujours. — Tu me prêtes des instants, tu ne me donnes pas _