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v _ LE snnrnwr Nom 243 Bientôt elle obéit à mon invite de nous accouder .sur la rampe du bordage, près de l’arrière. Je la fis séduire par la ügure estompée de Belle-Ile et,`par les champs disparates de la mer, ici montueux et mousseux, la-bas aplatis en prairies glauques, en plaines b1euà— tres, en lacs de lumière. Nous aspiràmes ensemble l‘odeur salée de l’air. Je la vis qui, discrètement, épiait son mari et sa cousine. Ils étaient en con- versation sur la plate-forme Surmontant la cabine. Gilberte soignait Domino qui, stupéfait du roulis, trébuchait sur ses pattes tendues. Comme je m’aper- çus d’une appréhension certaine sur le visage de l’épouse, j’abordai la question qui nous importait ai tous, bien que chacun s’etTorçàt de la taire. Je l’entrepris sur la santé de l’adolescente. ltlm Goul- ven, ne dissirnula point qu’à son avis l’enl`ant supporterait de moins en moins le climat de l’Océan. V Les nerveux et les arthritiques ne doivent pas prolonger leur séjour sur les côtes, ai Page de· la formation. Je ripostai que Iathéorie du docteur, semblait un peu différente. Perspicace, M“‘° Goulven comprit que mes sourires ajoutaient une médisance, et que je faisais allusion à des sentiments capables de dicter un diagnostic optimiste, en dépit de la science même. . Comme nous regardions son mari en parlant, il s’en aperçut, quitta son amoureuse, vint a nous. Incontinent sa femme l’attaqua : —— Monsieur Guichardot, -—· dit—elle, — professe que, pour une fillette comme Gilberte La Revelliere, l’arthritisme et la névrose sont plus redoutables que . Fanémie. _ Jean Goulven sourit,n0us envisagea, puis murmura: