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° . LE snnrnwr Nom O _ 239 sous, lâ publicité, par flacon, un franc, le gain t de Vapotbicaire quinze sous, et le liquide deux sous. Donc le bénéfice net par flacon devait être de cinquante centimes : soit cinq mille francs pour dix mille fioles écoulées. Notre usine de Bois-Colombes possede l’outillage nécessaire, sa verrerie, son impri—e merie, ses_laboratoires, ses contrats annuels passés avec la presse parisienne et départementale. Selon mes prévisions, l'effort d’un pareil lancement n’exi- · geait de la Compagnie que quinze a dix—sept heures de travaux comptables par mois, chiffre insignifiant., Moi je pouvais toucher sur l’allaire deux mille francs pour la peine de rédiger un rapport, quelques articles scientifiques de publicité, un texte de circulaire, _et une dizaine de lettres ou d’instructions aux employés,. Le jeu valait la chandelle. C‘est alors, que je décidai de livrer au public le Régénératcur Guichardot. numéro HI. Eh bien, ce n’est pas deux mille francs que j’ai touchés, mais dix—sept mille huit cent vingt—quatre, pour ma seule et_ unique part. La bourgeoisie et la petite noblesse se ruerent sur mon produit. Je ne prétends pas que l’âme bretonne sera métamorphosée pour_ cela, dans les prochaines générations. Mais- enlin j’ai éveillé des curiosités endormies; j’ai excité Vattention de personnes rêveuses et mystiques; j’ai dévié, vers la médecine et la science, des songeries naguère purement vagues ou religieuses. C’est une victoire du progres, autant dire de la République. .l'ai simplement accompli mon devoir de licencié, en aidant l’évolution des esprits vers le culte de ce que nous appelons le « Nouveau `Béel ». J’ai loyalement taché de servir la thèse de Nietzsche :