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A LE sEm>EN·1·, Nom 949 ‘ Ma victoire était patente : ils se trouvaient l`un et I’autre convaincus de galanterie par mon audace. .le I savourai la satisfaction de les sentirgènés, peureux, éperdus, au milieu de cette grotte sonore ou l’éch0 de nombreux ricochets se répercuta dans les cavernes rougeàtres envahies puis évacuées par les remous de l’()céan. Quelle que fut la science de l’un, quelque fût l’orgueil de l’autre, ils demeuraient comme deux pauvres fugitifsque traquaient la meute de mes gri- — maces sarcastiques et de mes silences narquois. Le couple fit mine ·d’attendre l’assaut formidable de la vague sur les roches, et de l’admirer l0rsqu’elle fran— chit l’obstacle des blocs, les recouvrit de ses cata- ractes, projeta des fusées d’écume et des pous- sières fluides qui retombèrent en pluie sur les flaques laissées dans les creux. Ce tumulte accompagnait d’une musique violente les angoisses.de deux âmes furieuses, douloureuses, honteuses d'être mes jouets dans ce décor de féerie aux voûtes d’ombre, aux pro- fondeurs illuminées par le soleil. , —— Il est temps de partir, -— déclara le docteur. Et il nous prècéda, sans tourner la tète vers cette belle femme qui marchait, les regards au so], les joues livides, accablée de passion. , ` Sans doute, pendant le reste de la promenade, · allait—il ine prendre a part pour m’instruire ou me supplier. ll n`en fut rien. Prestement, avec une célé- rité de gamin, il escalada la série de roclges brutes. Là—haut, il empoigna sa bicyclette, entraîna Gilberte ‘ et Domino, comme s’il eût prétendu fuir la présence de madame Hélène, et même comme s’il lui gardait rancune pour ma sagacité. ' Ce manège était incomprébensible. Pensait-il me