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212 LE SERPENT Nom ' tenait sur la' banquette. Il gémissait, se dressait, et, de ses pattes impatientes, grilïait le cuir. Mais l‘équi— page s‘arrêta près de l’aube1·ge avant que l‘animal eût pu nous échapper, quelles que fussent les supplica- tions ou les indignations de ses œillades humaines. · En culotte et en guêtres, coiffé de son chapeau breton, le docteurnous attendait la. Sa bicyclette pou- dreuse reposait contre le mur neuf. Madame Hélène l’avait reconnu la première, mais sans nous le dire. Ce silence trop prudent était un indice, encore. Gil- berte, joyeuse et brutale, le dénonça: — Maman, c’est lui!... Tu ne le vois donc pas?... -— Oui... oui, - murmura sa mere, discrete, embarrassée. M"‘° La Revellière haussa- les épaules. Je n’en tinis plus de m’extasier a grand bruit sur les eaux éblouis- santes, que, de·ci, de-la, mouchetaient les petites ailes brunes des barques lointaines. Elle tit ·eilort pour merépondre au lieu de molester sa bru. En descendant, elle se rattrapa : — Docteur! je suis_ sûre que cette petite a encore de la lièvre. Tâtez-lui le pouls! Goulven s’empressa. Gilberte lui sautait au cou, grimpant à son corps émacié comme le long d’un arbre. Les jambes brunes enlaçaient les guètres de cuir fauve. Il se débarrassa d'elle doucement,. lui palpa le poignet, puis nous atlirma qu‘elle n’avait point de température symptomatique, mais le pouls capricant. - Entin! -— interrompit la grand‘mère, — ne vaut-il pas mieux que nous allions achever la saison en Touraine? L’air de l’0céan me semble, depuis quinze jours, l‘exaspérer beaucoup trop...