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· LE SERPENT Nom H7 — Il est marin, n'est-ce pas ‘?... ll navigue? ` . Un signe des paupières me répondit affirmative- ç ment. Anneïlllarie jugeait sa faute. Comme elle s’avouait criminelle à l’égard de son fiancé, elle eut plus d’indulgence a l’égard de son amant. Bou- deuse opiniatre, elle m’écouta qui lui représentais _ combienil serait dur d’ôtera'ce malheureux, lorsqu’il débarquerait, toutes ses illusions du long cours. Était-elle sûre qu’aux, escales il n`eût pas lui—même taquiné les mulâtresses des Antilles? Et pourquoi siérait—il d`accorder plus 'd’importance a notre jeu qu’au sien? Je ne comptais ni plus ni moins qu’une mulâtresse, dans leur vie. J’étais un accident ou un incident, voilà tout. --— Vous avez fait de moi une fille perdue!...Et—sans m’aimer seulement! Je le vois bien, a présent. Vous vous moquez de moi,. Vous vous êtes moqué de moi! —— Mais non, petite bête!... · ,

Mm six...

Elle tapa du pied et se lança dans mille récrimina- tions inutiles sur mon égoïsme, ma méchanceté, l’absence de mes remords et·de-ma passion, le tout dans un langage naïf d’écoliere façonnée, a la fois, par la leçon des choses, le catéchisme et la morale des feuilletons populaires. Les petits journaux a un sou avaient dû lui communiquer ses principales notions de la vie réelle. Tout d’un trait, elle me conta qu’elle voulait ouvrir boutique apres la noce; car elle avait du goût- Elle aurait vendu des étoffes, des lingeries. Elle me cita telle et telle qui gagnaient beaucoup. -Elle s’apercevait déjà commerçante, vénérée par les femmes de pêcheurs et les sardinières... Soudain_,' cette chance lui parut impossible,ipuisqu’elle avait '