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LE SERPENT Nom 159 parvis des `cathédrales usées, aux carrefours des ~ forêts, dans les buissons des chemins creux. · -4 Dieum’a frappée, monsieur, en lui envoyant les ilèvres a la Vera-Cruz, en l’obligeant a ce long repos, sans qu’il pût reprendre de service a la mer. Depuis lors, il s’épuise sur les livres; il respire les miasmes de sa buanderie, tous ces microbes qu’il cultive et dontil étudie lesvenins..., tous ces intimes serviteurs du démon Belzébuth, seigneur des insectes immon- des !...Et celale détourne de ce qui fut notre bonheur... Avant, il chérissait la terre d’ici, il se faisait archéo- logue. Que de fois nous avons entrepris ·des fouilles autour des menhirs pour déterrerles bijoux de bronze et les haches de silex, les bracelets d’os!... Il voulait apprendre comment .1a race asiatique des Bigoudens ‘ est venue dans la région de Pont—l’Abbé, avec les faces et le costume, les broderies de la Chine, les petites mitres que se mettent les femmes sur leurs têtes aplaties, les hiéroglyphes jaunes de leurs manches, de _, leurs gilets solaires. Il étudiait, dans les rites des I Pardons, la survivanee des coutumes orientales et païennes... Maintenant il délaisse tout ce qui, huitans, nous plut, tout ce qui tit la joie de notre existence... . Je sais bien: il veut sauver les _mille et mille vies que sacrifie le typhus, sur tous les points du monde. llçherche le sérum qui sauvera les mille et mille vies..; Les mille et mille vies!... · ` Ayant répété plusieurs fois cette expression, elle cessa de parler, regarda les frissons de la mer. Une douleur lourde gonflait son cœur. — Je voudrais tant- reprit—elle — qu’il revint a _ nos études, a nos recherches!. . Ah! quand'il rassem- blait ici tous ces meubles des siecles bretons, quand