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152 LE sisiirnivr Nom par les ans, ou furent déposés les largesbaudriers de cuir, les épées pesantes comme des glaives, les porte- feuilles à fermoirs armoriés, les chapeaux a galons. .l’interrogeai le surintendant qui, sur la hotte de la cheminée, parade dans son cadre. Il a une calotte noire au sommet de l’occiput, d’où s’épauche sa chevelure jusque sur le col de toile carrée, le pourpoint de velours bis, les manches bouffantes. Ses yeux considèrent en paix le spectacle de la mer, et la côte du pays royal. Sa moustache étroite, ai demi rasée le long de la lèvre, n’amende pas la grosseur du nez courbe, mais rajeunit la finesse du sourire mince et gentil, évidemment gracieux pour M"° de La Valliere et Brébeuf, pour M“·> de Scudéry et Pellisson, pour l\lm° de Sévigné et le bon La Fontaine, pour Saint- Évremond, pour ses nombreux clients, tous ceux qui le défendirent lors de son procès, puis rimèrent des suppliques en demandant la grâce du captif. ..l’admirai que, de son air avenant et paisible, l’image de ce fameux concussionnaire examinàt la mine grincheuse du vice-amiral, grand-oncle du docteur, lequel, chamarré d’or, de décorations, commande encore à la vile humanité par ses petits yeux coléri- ques, trop intenses sous les sourcils blancs hérisses. Je m‘intéressai m`al aux rouets, aux quenouilles, ornés de devises celtiques et d'attributs religieux, aux plats, aux vieilles faïences illustrées de maximes et de personnages, au biniou d’honneur brodé de soies multicolores, au modèle délicat et compliqué de quel- ques vaisseaux historiques, dont le Vengcwn Dans les - fenêtres, l’Océan, pareil et monotone, était en torpeur. ` La brise traînait mollement les barques sur cette surface pailletée de soleil. .l'en étais a entr’ouvrir les