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138 LE SERPENT Nom ' ’ J Madame Hélène rageait. Veritablement, elle rageait, ainsi qu’une enfant volontaire. Quelque chose mouilla ses yeux pàlis. Elle rattachait encore une fois son rouleau de cheveux à son chignon branlant; et ses longs bras gracieux etaient splendides à voir. L’hési- tation de son esprit, tour à tour, execrait et saluait mon imperturbable logique. C’étaient alors des trans- formations successives et superbes de sa physiono- mie, tantôt haineuse comme un masque d'e tragédie antique, tantôt détendue par l’aise de goûter l‘à- propos de mes raisons : ` -0n lui sait gré par·dessous; mais, par—dessus, et pour ne pas encourir les représailles de la coterie Robertson, chacun accusera Goulven d’envie,de jalou- sie, comme vous accuserez d’envie et de jalousie ceux qui vont l’attaquer, chere madame... — Vous êtes presque de ceux-là! - Mem,. , · Et je croisai les jambes, l’air gai, tandis que j’allu- mais un cigare. —— Mais oui, — rugit·elle, — vous étes comme les autres... Cela vous gêne, vous, les gens de Paris qu’un honnête homme vive, avec son goût de science et de dévouement à Fhumanité, dans le fin fond d’une province, sans se mêler à tous les trafics et à tous les calculs de ces infâmes coteries!... — Sans mener sa 'femme chez des personnes perdues de réputation!". Goulven se contraignît ii rire pour excuser leur incartade. C’était inutile. Rien ne peut me froisser. Je ` considère que rien ne vaut la peine que je me vexe. Je m'estime supérieur à toutes les insultes, surtout quand elles proviennent de jeunes dames exaspérées