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` LE summer Nom 123 l. ennemis que je redoute pour un caractère de votre vigueur, qui a tôt fait de s’allier les sympathies des- honnétes gens. Le rouge de la colère ennoblissait encore les joues de celle que je voulais séduire. Insoucieuse de son maintien, à l’ordinaire mystérieux et pudique, elle ` marchait délibérément, se révélait comme une per- sonne robuste, et de tournure presque mâle. Ce- ` changement m’ébahit. Il dénonçait la fougue de ses sentiments, et le degré de son trouble. C'était. décider ment une cousine dévouée. A détruire les chimères du savant, je risquais de contredire cette femme exquise de qui mes ambitionsattendaient beaucoup. Déjà. son esprit assez perspicace me comptait pour- i une manière d’homme barbare et téméraire, mais- débarrassé de sottise comme d’hypocrisie. Loin. de me détester; ai l’exemple de sa belle—mère, loi_n de me vénérer et de me craindre, à l’exemple de M“‘° Goul- venn, loin de me négliger,_à l’exemple du docteur, loin de dédaigner mes façons à l’exemple de la petite Gilberte, elle étudiait mes allures et mes paroles avec l’application d’une personne qui se pique de dé- mêler, en toute âme, les simulacres des réalités., 'Vaniteuse jusqu’a vouloir qu’on prisât les efforts- de sa famille même, elle m’eût volontiers taxé de- jalousie. Déjà Mm Goulven, forte de cette connivence, haussait les épaules à toutes mes déclarations, bien que son mari m’approuvàt de ses gestes et de ses sourires pénibles, bientôt résignés. Cependant je ne reculai point, et leur tis un tableau 'assez fâcheux de la situation. Les émules de Goulven ne lui pardonnaient pas de s’étre mis tout à coup sur _ le chemin de leur succès. Il barrait brusquement la