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122 LE SERPENT Nom une_ manière d’aquiescement: et, dans sa liesse, arrosa mon thé de, vieux rhum, très abondamment. — Halte-là! — priai-je, — pas tant d’alcool... Il n'en faut pas plus dans le thé que d’ennemis dans Fexistence. Un peu, c’est bien : ils font parler de vous.'.. Trop, ça nuit... Hein, G0ulven?... A ll protesta qu’il ne se connaissait pas d’ennemis. Les deux femmes trouvèrent ma supposition bizarre. ‘ Elles raillèrent : V ‘ — Des ennemis? X -— Des rivaux, des émules, des amis, si vous pré- férez 2 c’estla même chose, — affirmai—je. — Nietzsche n’a—t—il pas écrit : « En son ami on doit voir son meilleur ennemi... » et : « Il faut honorer l'ennemi dans l’ami »?... Madame Hélène goûte. les aphorismes. Mais Goulven exigea les noms de ses adversaires. Je lui citai ceux d’anciens camarades que nous avions connus au laboratoire,qui avaient joué au poker avec nous,dans les brasseries, rue de Médicis, et qui, depuis, suivaient leur carrière. Je désignai plusieurs médecins à-deux et trois galons qui servaient alors sur les escadres, `ou dans les ports militaires _de la Bretagne. Goulven écarquillait les yeux. Les femmes lîaussaient les épaules et sïmpatientaient. + Que leur ai—je fait? —— questionna-t·il de l’air le plus naïf. _ — Une notice que l’Académie discute! —— répliquai- je tout de suite. _ —- De l’envie, alors? — ricana Madame Hélène. Les Goulven l’écoutèrent conseiller le mépris à l’éga.rd de ces malfaisants et piètres personnages. ‘ — "Vraiment, continua-t-elle, T- ce ne sont pas les