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comme la force des choses, la fatalité de la vie, le rythme supérieur qui mène les hommes à la douleur, à la mort, à Dieu.

Les talus passent, avec leurs saules étronçonnés, dont les branches divergent ainsi que des bras ivres. La terre saute sous le fer des chevaux. Les hommes soufflent de peur… On n’arrivera jamais. On arrivera trop tôt…

Le talus a cessé, et, devant eux, ce sont vingt pauvres rustres, couverts de boue, pendus aux courroies d’un canon, que l’attelage tire malaisément dans le labour… Des têtes effarées et livides se tournent vers les Guides… Des hurlements incompréhensibles s’échangent. Un homme à cheval tire un coup de feu ; la flamme semble jaillir de son poing… Le peloton s’enlève dans un élan dernier, et va s’abattre