Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.

recule, tu as des enfants… Je n’en ai point… si je crève ; tu recueilleras ma vieille mère… » — « Entendu… avance ! »

L’adjudant veut rétablir les rangs et il gronde avec d’affreux jurons…

— Laissez, dit Philippe… laissez-les se préparer à la mort comme il leur convient, afin qu’ils ne nous exècrent pas, nous, les bourreaux !…

Un murmure d’étonnement fait frissonner les épaules des Guides, et ils regardent le jeune cornette, dont la face douloureuse s’illumine…

Il pense à ce désespoir humain ; il souffre. La compassion de son épouse le navre, parce qu’elle ne peut lui offrir une autre sorte d’amour. Ah ! conquérir son admiration par un grand sacrifice, par la beauté de la mort sans gloire…