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UNE NOUVELLE PIÉTÉ

Exposition appartient à un style composite emprunté partout, chargé de réminiscences fâcheuses, encombré de colonnes et de pots à feux antiques dont le décor paraît incompatible avec les idées et les choses qu’il abrite Son dôme de verre est affreux. Il cache à Paris les couchants magnifiques du Trocadéro. Il affirme un contraste informe entre l’art moderne des armatures métalliques et l’art ancien des périptères. Conception bâtarde peuplée de statues disparates et bizarres, il offense la vue. Les toits du Petit Palais abîment tout autant l’édifice eu vis-à-vis. Quand donc l’Administration des Beaux-Arts fera t-elle raser les dômes de ces deux bâtiments ? En tout cas, le plus grand n’est point adapté du tout par ses lignes au genre de pensées qui régit les sports mécaniques.

Certes la profusion des lumières, l’affluence d’une multitude stupéfaite par les nouveaux prodiges créateurs, l’excellence des objets innombrables soumis à l’examen des visiteurs, le parfum du succès qui vivifie l’air, tout concourt à rendre le lieu magnifique. Chacun y goûte l’émotion de la réussite. Chacun participe à la victoire d’une industrie nationale, ennoblie par les solutions des difficultés particulières aux sciences qui la servent.

C’est une foule pieuse qui s’écoule avec la dévotion même des pèlerins bretons admis dans l’église de Saint-Anne d’Auray, le jour du pardon annuel. Il y a, dans les yeux de tous, outre l’étonnement du visible, l’attente de miracles encore invisibles mais certains. On s’arrête de-