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LE PAYS MATERNEL

éraflures sur le marbre du pont qui relia le palais impérial aux monuments du Capitole. Contre un mur, la tête du saint, écrasée par le tortionnaire, fit une fosse miraculeuse. Et sous l’arc de Titus triomphant flambe encore le soleil qui reluisit au bout des piques, instruments de la sagesse antonine pour gouverner le monde prospère, selon l’esprit incarné plus tard dans Marc-Aurèle. Là se composa notre âme de légistes. Qu’étaient les Gaulois avant la venue de César ? Des sauvages réunis en hordes chasseresses, à peu près semblables aux nègres des Samory, des Habah et des Behanzin. Les aigles de Rome brillèrent au milieu des marches, sur la berge des fleuves, et une âme descendit en ces corps de nos rudes ancêtres, et une ville toute sonore de controverses.sur le Juste et l’Injuste s’éleva à la place du bivouac où le maître de cavalerie parquait ses chevaux. La tribune du préteur servit de centre aux fondations des édifices municipaux qui gardèrent les tables de la loi scellées dans leurs murailles. Les clercs des abbayes voisines vinrent les copier pour opposer aux barbares de Clovis une raison qui le dompta lui-même.

À Rome, il faut saluer ta mère de notre esprit et de notre force. De ses flancs sont issues toutes nos pensées, celles aussi de l’Europe. Germains et Vikings durent revêtir, pour la victoire de leur mentalité, l’indéfectible armure forgée par son esprit. Dans Oxford étudient et prêchent les plus solides hellénistes du monde éternisant sur la terre des Angles le goût des patriciens pour la pensée grecque. « Il y avait, dans l’air, de l’harmonie, écrit