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les décors de la route

à la région comme un visage pensif et délicieux, pour lui prêter le sens de se méditer et de se contempler pat l’entre- mise de l’homme caché derrière les lignes harmonieuses des façades ?

Récemment, un écrivain de l’élite anglaise, M. W. Morton Fullerton, décrivait avec un amour sagace les Terres Françaises. Il évoquait en Bourgogne, en Narbonnaise, en Franche-Comté les âmes aïeules qui formèrent, aidées par le climat et les suggestions des paysages, l’esprit de leur descendance, le nôtre. Il relevait les sujets d’émotions historiques contenus dans ces décors et nous apprenait généreusement à mieux apprécier encore notre patrie qu’il semble enclin à chérir. Je voudrais que ce précieux livre d’un Anglo-Saxon fût entre les mains de tous nos touristes, qu’il fit partie du matériel destiné au coffre de l’automobile et à la sacoche de la bicyclette. Car qui donc se souciera d’aimer un peu savamment nos provinces, sinon ceux habitués à les parcourir selon les vitesses prodigieuses des machines ?

D’étranges sauvages surgissent d’on ne sait quels antres pour abîmer tout à coup, sans raisons estimables, les meilleurs décors de la France, ceux qu’ont dorés les lumières des âges, ceux pour la protection desquels combattent tant d’artistes illustres et de gens de goût associés dans ce but par le poète Robert de Souza, ceux que mille peintres élurent, éliront pour éterniser les instants fugitifs où la lumière se marie de façon miraculeuse aux courbes du terrain et aux formes d’un village, d’une cité, aux perspectives d’une région forestière.