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la morale des sports

moines oratoriens, dans la salle du Jeu de Paume et dans celle de la Convention.

Par conséquent, nul républicain, pour ardent qu’il se veuille, ne saurait sagement ordonner la mutilation ni la destruction de ces antiques demeures. Au Moyen-Age, l’église servait à tout. On y tenait des réunions municipales, on y faisait le carnaval de l’Âne, oh y jouait les mystères, les farces et les soties ; on se concentrait sur le parvis à l’heure du danger public lorsque sonnait le tocsin. La bannière de la paroisse servait d’étendard à la milice communale. La vie profane, non moins que la vie religieuse, s’agitait là. C’est donc une preuve d’ignorance manifeste que de s’acharner contre ces belles œuvres de l’ancienne architecture, sous prétexte de foi libertaire. L’église était jadis la maison du Peuple. En la supprimant, on supprime un résultat de l’art, un souvenir du labeur ouvrier, un vestige de l’effort populaire.

Parlant de la France, les étrangers comparent son étendue à celle d’un superbe jardin tracé par une nation d’horticulteurs qui le ratissent, le cultivent, l’émondent, et le soignent à merveille, On traverse les mers périlleuses, on franchit d’incroyables distances, afin de parcourir ce pays de beauté. Notre campagne attire autant et plus que nos villes. Et cette prédilection du monde se justifie. Verrons-nous, sans y porter remède, quelques fanatiques nuire à cette réputation glorieuse en dépouillant de leurs principaux édifices les paysages agrestes dont les lignes se composent avec celles des clochers et des châteaux, centre que choisit autrefois le goût exquis des ancêtres pour donner