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les décors de la route

quels ces monuments du passé ? Pourquoi ne pas les aménager pour les usages municipaux, à l’intérieur ? Rien de plus facile. Les idées nouvelles trouveront un abri dans les temples des idées anciennes ; et on ne ruinera point l’aspect historique du pays.

Chaque édicule élevé par la pensée véridique ou bien errante de nos aïeux est un sceau qu’ils laissèrent, empreinte de leur vie, sur le sol national. Nous appartient-il de rompre ces sceaux, d’abolir ces marques volontaires de leur effort ? La France est comme un large parchemin couvert de signes monumentaux qui symbolisent la longue et ardente évolution de l’âme latine depuis les camps romains où s’affermit l’idéal de la Loi, jusqu’au Panthéon que les Conventionnels désignèrent pour tombeau des plus illustres encyclopédistes, rénovateurs de la légalité civique inventée par les quirites du Forum, colportée par les légionnaires sur le vieux monde, étouffée par les invasions barbares, dénoncée par les leudes francs et leurs rois. Or, c’est parmi les clercs des abbayes que ce principe de la Loi fut pieusement gardé jusqu’à l’heure propice à son expression partielle, sous le règne de Louis ix, à sa vitalité définitive dans le sein des Communes, des États généraux, de l’Assemblée Nationale. Donc on peut dire que ces abbayes et ces chapelles encore subsistantes sur notre territoire furent longtemps les sanctuaires où, secrètement, des prêtres à l’esprit latin, sauvegardèrent le principe qui devait, en 1789, reconquérir la faculté du triomphe. Respecter ce qui persiste de ces constructions, c’est donc respecter, en quelque sorte, les arches qui recélèrent, une dizaine de siècles, les tables de la Loi républicaine d’ailleurs promulguée par tant d’abbés et de