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LES DÉCORS DE LA ROUTE

En un temps où le cyclisme et l’automobilisme excitent à l’infini la passion du tourisme, richesse des auberges jusqu’alors rarement fréquentées, il semble inconcevable que les édiles des petites cités, des bourgs, s’ingénient à détruire les chapelles et les manoirs, à lotir les parcs dont le pittoresque peut attirer chez eux les voyageurs. C’est surtout dans les mairies dirigées par des instituteurs, ces quarts de savants, que l’on décrète les forfaits du vandalisme rural. Avec indignation un monsieur m’écrit que cette barbarie va gâter son paysage familier : « Beaucoup de municipalités attestent la séparation de l’Église et de l’État pour démolir les édifices anciens du culte qui n’auront pas été classés parmi les Monuments historiques. Dans ma région elles n’attendent même pas l’application de la loi. Non loin de Volx existe, devant un rocher blanc, au milieu d’oliviers deux fois centenaires, une vieille chapelle roussie par le soleil, et qui date de Charlemagne. On veut la détruire pour la remplacer par une école de filles à toits bien rouges. « Ceci tuera cela ! » a dit le magister. J’avais obtenu de M. Dujardin-Beaumetz une lettre me promettant de faire classer cette simple merveille. Le pédant alla circonvenir le sénateur, lequel jadis était tailleur d’ha-