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les processions d’Eleusis, puis, sous l’influence romaine, les combats de gladiateurs et les mêlées des grands fauves, pour la joie de cinquante mille spectateurs ; enfin, les tournois des chevaliers occidentaux ayant conquis, au cours des Croisades, des duchés lointains sur la terre de Démosthène et de Périclès. En 1896, il s’assembla 70.000 amateurs de courses à pied, de sauts, d’exploits gymnastiques. Les français gagnèrent la course de 800 mètres. Les Américains et les Anglais triomphèrent en sautant. Les Germains et les Suisses déconcertèrent leurs concurrents dans les épreuves gymnastiques. En moins de trois heures, un Grec refit le trajet même du soldat de Marathon, qui était venu expirer aux pieds des Archontes en leur offrant la palme cueillie, par Miltiade, pour Athènes et son esprit délivré des Barbares asiatiques.

De semblables hauts faits s’accomplirent, depuis, dans la plaine de l’Illissus. Les représentants des races qu’éduqua l’intelligence helléno-latine vinrent rendre hommage à la nature et au climat dont les aspects, dont les souffles, dont les ombres et dont les lumières purent inspirer aux Anciens les idées éternelles qui nourrissent encore le génie du siècle présent. Ils montrèrent aux collines jadis émues par la superbe d’Alcibiade que l’esthétique des corps musculeux ressuscite, que les leçons de Pindare ont réveillé l’ambition endormie des athlètes. J’eusse aimé qu’aux efforts physiques les efforts intellectuels fussent joints, là-bas. Une exposition de statues et de tableaux, un festival d’hymnes orchestrés par les musiciens de tous les pays, n’eussent pas été certes inopportuns. Les Grecs comprenaient dans le terme de musique tous les arts qui dépendaient de l’harmonie. Le rythme des mouvements