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les sensibles et les volontaires

tremble. L’orgueil yankee ne doute pas, lui, de son excellence, même au milieu des désastres.

Peut-être les sports finiront-ils par nous valoir cette confiance en nous. Il importe que nous affranchissions nos âmes de la peur, que nous devenions libres et actifs, que nos sensibilités s’apparentent à des volontés, que l’action extérieure nous séduise au détriment de la contemplation, que nous fassions succéder, en nous, à la raillerie des efforts malheureux le respect de toute tentative énergique, triomphante ou vaincue. Tâchons aussi d’être plus solidaires, de nous entendre mieux avec le voisin. Ne veuillons plus détruire les rivaux, mais produire avec eux davantage. Ne persécutons pas les faibles, malgré l’exemple des politiciens. Ne cherchons pas à triompher de notre concitoyen, mais à vaincre les difficultés communes en unissant les efforts. Car nous ne sommes pas encore délivrés de l’envie, ni de la haine, ni de la malignité, ces tueuses de nos vigueurs.