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taire d’État près de M. Matthieu De Montmorency, ministre des Affaires Étrangères. Je vous en informe comme d’un honneur qui touche la famille, de laquelle vous êtes le représentant et hoir pour la branche Héricourt, ensuite de votre oncle, le général, chevalier de Saint-Louis, commandeur de la légion d’honneur, mais aujourd’hui veuf et sans postérité.

« J’espère que vous reconnaîtrez sans faute que lui et moi avons, jusques et à présent, contribué, dans la mesure de nos forces et facultés, à jeter quelque lustre sur les noms de votre parenté, ainsi que le fit auparavant votre oncle et tuteur, feu M. Cavrois-Héricourt, directeur des consulats et des courriers diplomatiques. C’est en appelant votre attention sur la déférence qui nous semble due, tant en raison de notre âge que de nos travaux, que je prends la plume afin de vous transmettre les réflexions que nous échangeâmes hier, le général et moi, la comtesse de Praxi-Blassans, ainsi que Mme  Cavrois, de passage à Paris. Ayant relu vos notes de collège, et pris connaissance de quelques renseignements particuliers qui vous concernent, nous avons résolu de vous faire, paternellement, les représentations ci-dessous.

« En premier lieu : il est déplorable que votre application aux lettres latines et grecques n’égale point celle dont vous faites preuve, je me plais à le reconnaître, à l’égard des matières historiques. Sa Majesté, m’interrogeant naguère sur mes proches et descendants, me dit : « Vos fils et neveux sont-ils bons latinistes, Monsieur le comte ?… Il faut être bon latiniste. Je réserverai toujours mes faveurs aux jeunes gens qui sauront rédiger leurs suppliques en vers latins. Rome et Athènes sont les deux mamelles de l’esprit français… » Ignorez-vous que Sa Majesté excelle dans l’exercice du distique ? Je ne doute pas qu’après un tel encouragement direct de Sa Majesté, vous ne redoubliez d’efforts pour