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content et complètement rétabli de ta mauvaise fièvre ! Quoi qu’on en dise, la saignée est excellente pour chasser les humeurs pernicieuses. Laisse-toi saigner gentiment pour me faire plaisir et me rassurer ainsi que ta bonne mère.

« Chacun va bien ici. Émile est content à l’École militaire. Ton oncle Gaétan a toute la confiance de Mgr  Matthieu de Montmorency, qui se pousse fort avec M. De Villèle au ministère. On dit que celui de maintenant va tomber pour n’avoir point su faire intervenir Sa Majesté à Naples dans les affaires de son cousin Ferdinand de Bourbon, au lieu de laisser l’Autriche et la Prusse remplir ce devoir, et que c’est une forte partie compromise par nos diplomates. Comme mon mari a prêché pour l’intervention directe de Sa Majesté, il croit parvenir bientôt aux affaires. Ce serait le moment pour un jeune neveu de se rapprocher des conseils et de l’appui de son oncle. Je voulais en venir là, en t’entretenant de politique aride. Rien ne saurait tant me réjouir que ta présence à Paris, malgré toutes les représentations de ma sœur Caroline, qui tient à satisfaire jusqu’au bout les Pères Jésuites. Mais nous l’emporterons.

« Mille bons baisers de ta tante qui t’aime.

« AURÉLIE, COMTESSE DE PRAXI-BLASSANS. »


À Monsieur
Monsieur Omer Héricourt,
Au Collège des Pères Jésuites de Saint-Acheul,
Succursale de Saint-Éloi,
en Artois.


CHAMBRE DES PAIRS

Paris, ce 26 de février 1822.


« Sa Majesté le Roi m’a fait l’honneur et la grâce, monsieur mon neveu, de m’appeler à la charge de secré-