Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/367

Cette page n’a pas encore été corrigée

malgré les tracasseries des sections qui ordonnaient la clôture de tous les ateliers. David, le peintre, et moi, nous usâmes de notre influence afin de préserver la vie de ces trois loges. On nous accusa d’y préparer des refuges pour les suspects et les aristocrates ; et nous risquâmes notre tête. Les piques des sans-culottes heurtaient notre seuil à chaque instant ; je ne sais trop ce qu’il serait advenu si le soin d’organiser mieux les philadelphes de Narbonne ne m’eût alors éloigné de Paris. " bientôt je retournai dans les Hollandes. Il m’arriva de tomber malade à Flessingue, alors que j’y manigançais, parmi les f… de l’astre de l’Orient, pour qu’une délégation installât une loge à la Haye, ce qu’ils firent trois ans plus tard en ouvrant au boterhuys l’atelier des vrais bataves. Je n’en restai pas moins à l’embouchure de l’Escaut, perclus et toussant, l’hiver, dans une chambre de briques où ronflait un énorme poêle. Lorsque le printemps revint, et quand je fus, à pas lents, promener ma convalescence le long des dunes, le malheur voulut que je prisse le menton à une rougeaude qui avait les plus jolis bras du monde, et nus, hors de courtes manches en satin vert. Je n’étais point jeune, pour m’amuser à la poupée ! Celle-ci me fit tourner la tête, à près de soixante ans ; en sorte que je l’épousai dans une sotte petite ville où les maisons étaient grandes comme des boîtes à confitures, mais où les bouilloires de cuivre éblouissaient. " je fis le satyre, six années durant, avec cette appétissante ménagère qui enfermait sa chevelure entre deux croissants d’or ; et le tout en un bonnet de dentelles à trois pièces. Je ne sais quel diable me possédait alors. Je ne me lassais pas de la donzelle ni de sa grosse chair blonde, qu’elle revêtait de cotillons noirs épais et maintenus sur le cercle d’un vertugadin