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Delphine De Praxi-Blassans. Neuvaines, missions, sacrements étaient les motifs de magnificences et de vanités. Quant à son frère, elle l’écartait sous prétexte que les garçons ne devaient pas fréquenter les jeunes filles, et qu’elle détestait les garnements dépourvus de piété. Elle et Delphine lui faisaient honte de ses pantalons boueux, de ses vestes décousues, de sa figure en sueur. Il leur tirait les boucles. Il ripostait par des torgnoles. Et leurs visages alors se convulsaient, ruisselants de pleurs. Elles allaient se plaindre à la tante Caroline, exagéraient les torts, sournoises et calomniatrices. Aussi la louange nouvelle que décernait son cousin étonna beaucoup Omer. ― elle danse comme une reine… elle dit à chacun son fait en deux mots piquants… le plus bel esprit du monde ! Elle a de la religion… oh ! Tu la vois toujours mangeant sa panade, toi ! Sais-tu que nous allons avoir seize ans, elle et moi, l’automne prochain ?… une voix d’ange ! Les dominicaines la font chanter au chœur. Et l’archevêque de Cambrai l’a fait venir pour un solo, à sa cathédrale, pendant le mois de Marie. Faubourg Saint-Honoré, et puis dans notre maison d’été de Saint-Cloud, elle tournait la tête à tous les vieux chevaliers de Saint-Louis. Le jour qu’elle assistait à la séance de la chambre des pairs, avec maman, dans la tribune, elle donna des distractions au bureau… ― allons, je vois que tu commences à moins envier ma tiare ! Dit Omer. Le cousin protesta confusément. Il était amoureux de Denise, bien qu’il récitât, pour commentaire de sa passion : repose-toi, mon âme, en ce dernier asile, ainsi qu’un voyageur qui, le cœur plein d’espoir, s’assied avant d’entrer, aux portes de la ville. et respire un moment l’air embaumé du soir. pour lui,