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songer au vœu si respectable du mort, lequel ne doit point manquer, à Dieu plaise, de servir de but à nos bons vouloirs.

« Caroline Cavrois a dû vous faire assavoir que les Pères Jésuites de Saint-Acheul en Amiénois forment le projet de fonder une succursale de leur maison à Saint-Éloi-lez-Arras, qu’ils se doivent fournir de blés et farines aux Moulins Héricourt pour les vivres de toutes leurs communautés, qu’ils sont d’ores et déjà en posture d’exercer par toute cette province la prépotence. Je vous laisse à priser au juste ce que pourra valoir, dans l’intérêt de nos Moulins Héricourt, leur amitié. Prenez donc, je vous prie, vos dispositions pour retenir, dans le coche d’Artois, la place de mon neveu. Je n’ignore point que vous éprouverez d’abord de la difficulté à persuader son bisaïeul, qui en est encore à ses imaginations d’illuminé allemand. Avancez que je m’oppose aux fiançailles entre Héricourt et Praxi-Blassans, si mon neveu se refuse à mes disciplines dans ce moment, et que vous ne sauriez ainsi aller à l’encontre de mes desseins, à moins de faillir aux devoirs les plus sacrés d’une épouse, d’une veuve et d’une mère. Force lui sera bien de céder et il rejettera son humeur sur le Sénat impérial qui s’est vendu plaisamment aux Bourbons.

« Sur quoi je vous salue, ma belle-sœur, et vous souhaite de vous porter mieux.

« Gaëtan, comte de Praxi-Blassans. »