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IRÈNE ET LES EUNUQUES

ges à feux bleus, à feux verts, à feux rouges, à feux jaunes, alternativement…

— Que Ton Autorité Souveraine permette à l’épouse de Son fils une chose, le droit de te représenter combien elle souhaite seulement servir tes grands desseins avec le secours de son savoir chancelant.

— Petite colombe, je ne veux pas t’étouffer dans mes mains. Tu es blanche comme les ailes du Saint-Esprit Invoqué ; et tu as beaucoup appris sans doute en déchiffrant les grimoires des mathématiciens et en récitant les discours des rhéteurs… Mais je t’avertis, Irène d’Athènes, je t’avertis de prendre garde… Il est des choses qui demeurent hors de ton domaine, quoique les flatteurs et les courtisans t’assurent de ton omnipotence… Quel est ce moine qui sollicite de t’approcher, et à qui tu as donné ton sceau sur un parchemin. Il s’est dit eunuque, ce qui fut vérifié dans Les Nouméra, où il attend notre décision. Qu’est-ce que ce Jean Mesureur de l’Abyme ?

— Le plus érudit et le plus saint des hommes !… Je supplie Ta magnanimité ! Qu’il sorte de cette prison affreuse. C’est un sage sans égal. Tu peux lui poser toutes les questions, il ne manquera point d’y répondre. C’est le maître qui m’instruisit de l’univers.

Irène s’imaginait Jean dans une de ces caves des Nouméra, pleines de reptiles qui disputent aux captifs les aliments de la geôle. Et elle détesta le Copronyme qui se grattait la nuque avec le style d’ivoire en se riant d’elle. Pourtant à comparer l’ancien amour