encombrèrent les chariots. On se barricadait dans les maisons contre le fléau. On interdit l’approche aux étrangers. Sur les habits des malades furent appliquées des croix verdâtres ou bleu clair pour avertir du danger qu’ils portaient avec eux. Tous ceux qui le purent désertèrent la cité impériale, renoncèrent aux merveilles de la Byzance triangulaire ceinte de six lieues de murailles, étendant ses admirables faubourgs au long du Bosphore, élevant au ciel l’orgueil de son Acropole élancée, le feu de son phare géant sur le promontoire. Nul ne promena plus, en robes peintes, sa flânerie sous les colonnades des thermes d’Arcadius. Les statues de la galerie Justinien n’attirèrent plus la rêverie grave des eunuques impériaux aux fronts blancs.
Quand la peste fut passée, Constantin V repeupla la ville d’Arméniens fidèles à l’hérésie iconoclaste. Il n’y eut plus dès lors d’opposition redoutable parmi le peuple. La doctrine chère au souverain fut définitivement établie, l’an 753, par le conciliabule de Constantinople.
Or le Pape envoya, de Rome, plusieurs moines chargés d’agir clandestinement contre l’erreur officielle. L’un osa discourir devant Constantin même. Le dernier supplice punit l’audace du protestataire. Mais, afin de ne point paraître l’ennemi des pieuses et vertueuses gens, les amis de l’Empereur tentèrent d’attirer en son parti saint Étienne le Jeune, lequel avait grande réputation d’honneur religieux. Près de son ancien monastère, Saint-Auxence en Bithynie, il vivait