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IRÈNE ET LES EUNUQUES

qui agonisent en Italie. L’émir somme les logothètes de lui verser le tribut, sinon sa cavalerie passe en Cappadoce. Le légat du pape veut de l’or aussi pour convertir les Saxons ! Si on ne lui en donne, il déchaîne sur notre frontière les Francs de Karl… Toutes ces lamproies aspirent l’or de ton empire… Ah ! oui ! tes soldats ! tes armées !… nos soldats ! Ces Khazars ! ces Arméniens ! ces Lombards ! Pas un Romain ! Ils ne sont alertes que pour la fuite !

Et elle le ramenait dans l’obscur, par la main ; elle le brusquait comme un enfant :

— Et alors, toi aussi, tu veux boire le sang de Byzance, jusqu’à ce que son corps tombe en lambeaux… Tu le veux, dis ?

Elle lui avait craché ces derniers mots dans la figure. Il se redressa, furieux :

— Pourquoi tes eunuques s’opposent-ils à la guerre ?… Laisse Alexis prendre, avec moi, la tête des légions… Tu verras…

— Je verrais la déroute !

— Non… Tiens, donne-moi ce que ton trésorier destine au Franc : je me charge de le faire payer avec du fer… Tu refuses ? Tu ne veux pas que je vive, que ma vaillance vive ?…

Cependant, Marie vers eux s’était avancée, les mains tendues. Et Irène, câline, couchait la tête de son fils sur son épaule. Et elle l’embrassait. Et elle lui répétait à satiété :

— Mais je t’aime, moi, je t’aime de tout le sang