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M. Hanotaux vient de fixer en un drame magnifique et simple cette agonie de l’idée qui composa l’ancienne France et lui restitua, par saint Louis, la loi romaine, et par Louis XI la cohésion nationale.

Dans le second des volumes consacrés à l’Histoire de la France contemporaine, l’action commence au lendemain de la guerre, lorsque, parmi tant de désespoirs et de désarrois, de ruines, une grande part de la bourgeoisie et de la population rurale chercha soudain le recours en la religion. Ce fut le premier sentiment qui rallia les âmes en déroute. Dès l’appel des cloches, les mères, les veuves, les orphelins des vaincus, les multitudes que la catastrophe chargeait de douleurs se voulurent confier de nouveau à la foi traditionnelle. On se réfugia dans les idées aïeules de la race. Les églises furent envahies. Toutes les déceptions s’agenouillèrent devant le cadavre du Christ qu’honoraient les feux des cierges. N’était-ce pas une manière de Gloria Victis, cette pompe liturgique encensant la victime toujours sanglante du Golgotha ? Alors les ferments laissés dans les intelligences, depuis 1825, par l’éducation du catéchisme royal et impérial, se développèrent et travaillèrent les cœurs souffrants. En 1872 s’accomplit le premier pèlerinage de Lourdes. Et ce fut, en tous lieux, une grande ferveur.