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pages de ces grands livres, nous sentons revivre en nous les idées ancestrales et leurs vies fécondes qui nous engendrèrent. Pièce de théâtre, récit d’amour ou fable de poète, les autres genres de littératures sont loin de notre vérité. Tandis que l’histoire révèle les origines de nos sentiments frustes et de nos espérances coutumières, les raisons de notre vie sociale et les phénomènes anciens dont la survivance constitue notre esprit, partant notre être total. Science près d’être exacte, l’histoire conserve encore tous les attraits du roman. Et c’est un roman vrai, dont les drames furent pleurés avec de vraies larmes, dont les gloires furent chantées avec de vrais cris. À la lire nous nous apprenons. L’historien est le meilleur maître de nos consciences. Il nous enseigne les faiblesses de nos pères, les haines naturelles de nos ennemis, les forces de notre sang. C’est lui qui nous avertit des fautes à éviter, des devoirs à remplir, des succès à poursuivre. Son œuvre contient le sort futur de la patrie. Voilà au reste ce qu’on peut dire de M. Hanotaux et de ses magnifiques leçons.

Paul Adam.