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fiée, épurée, ennoblie par la pénétration de ta pensée.

Notre amour si jeune est puissant. Quelle valeur j’y ai puisée ! Sans toi, sans ce fluide que tu m’envoies à travers notre étroit royaume, la lassitude m’eût envahi. Toi seule as pu m’épargner l’incertitude, le découragement. Si j’ai triomphé de mes doutes d’artiste, c’est parce que je voulais conquérir ton admiration. Aussi, que de grâces j’ai à rendre à mon amante pour ses conseils, pour ses sacrifices à mon travail, qu’elle arrache et impose à son amour ! Si tu pouvais voir de tes yeux l’attendrissement qui me saisit à la réception de tes lettres, tu t’applaudirais des indulgences de ces derniers jours, et tu sentirais que ton esclave n’est jamais plus tien que lorsqu’il semble te préférer sa gloire.

Ah ! que je t’adore, Mélissandre ! et