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À TIBURCE

J’ai relu cent fois ce portrait. Je me plais, jugée ainsi. Me voilà grandie par ta pensée, comme j’ai été embellie par ton pinceau.

Ce soir, après t’avoir quitté, je me suis plongée en mes souvenirs, abandonnée au courant de mon amour ; il m’a semblé que je me noyais dans ses profondeurs. Délicieusement engloutie, j’ai perdu un instant la connaissance de ma personnalité, sans perdre la conscience de mon bonheur. Revenue de cet évanouissement, j’ai cru que je t’aimais pour la première fois et j’ai ressenti des joies renouvelées et des joies nouvelles.

Je me répète combien nous sommes fortunés. Si tout à coup nous étalions nos