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l’un à l’autre. Quelle force ennemie serait assez forte pour rompre cet accord prédestiné et irrévocable ? Penser, juger, rire, s’attrister, espérer, rêver ou agir à deux, simultanément et pareillement, sans effort, sans communication préalable, quelle autre union que la nôtre s’est donné un semblable concert ? Qu’ajouter, sinon que toutes ces facultés fraternelles font œuvre commune pour présider à l’embrassement, à la fusion de nos deux êtres en un seul ?

Quelles ardeurs, quelles révoltes provoque un tel retour vers les journées enivrantes si vite écoulées !

À ce sentiment de regret succède promptement la consolation non moins vive d’avoir emporté avec moi l’inépuisable trésor de bonheur que je vais tous les jours compter et recompter en avare, en jaloux, amoureux de ses richesses.