que la privation du présent. La vue des portraits augmente mon chagrin de l’absence. Toute abstraction, toute reproduction, toute diminution de l’être réel, adoré, me glace comme une demi-mort.
Je t’ai dit un jour que je trouvais du charme à nos courtes séparations ; j’ai menti : je te rendais tes impressions à cet égard. Tu te forgeais une telle sérénité d’amour que, parfois, jalouse de ce que moi-même je t’inspirais, j’essayais de te troubler.
Sache-le, je déteste l’absence. Elle ne m’apporte que l’impérieux désir du retour, la déchirante impuissance de rapprocher ce qui est éloigné, de fixer ce qui a disparu.
Mais, assez ! Puisque je te revois encore tout un jour, je veux chasser de mon cœur les ombres de la nuit prochaine.