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frir par moi et pour moi. Si tu allais me haïr ! Pourquoi non ? Est-ce que je ne suis pas venu troubler ta vie, te condamner aux humiliants mensonges ? Dès que le bonheur de cet amour, la joie des rencontres, l’ivresse des sensations, te seront enlevés, tu regretteras l’amour tranquille de tes dieux, tes entretiens avec la nature d’où tu ne rapportais que la sérénité. Déjà, Mélissandre, tu me hais !

La preuve, c’est que tu désires ne plus me revoir seul. Tu vas partir, tu pars ! Mais nul ne m’empêchera d’aller me jeter à tes pieds dans cette retraite de l’Estaque où l’on veut t’enfermer, et d’où je t’enlèverai, je te le jure.

Pardon, Mélissandre. Oublie les lignes qui précèdent. Je ne me résous à te les envoyer qu’après avoir vainement tenté d’en écrire d’autres.