Page:Acremant - Ces Dames aux chapeaux vert, 1922.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée
78
CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

des forces dès qu’il s’agit de protester. Cette enfant est trop jeune. Surtout que mes sœurs ne consentiraient jamais à abdiquer un privilège, dont elles sont jalouses…

— Je dois me contenter, dit Arlette, de souhaiter le rapide rétablissement de ma cousine. Je le fais de tout mon cœur. Entre temps je m’occupe d’ailleurs…

— À quoi, s’il n’est pas indiscret ?

— À l’établissement d’un projet que je désirais précisément vous soumettre, monsieur le Grand Doyen…

— Je vous écoute…

— Ma cousine Telcide, je comptais vous en parler aujourd’hui même. Votre maladie m’en a empêchée… j’ai essayé de le dire à ma cousine Jeanne et à ma cousine Marie. Elles étaient trop occupées. Voici ce dont il s’agit…

— Voyons !

— Vous avez dû, comme moi, monsieur le Grand Doyen, remarquer combien le nombre des pauvres augmente chaque année.

— En effet, c’est effrayant !

— Les âmes charitables s’efforcent bien, par tous les moyens, de guérir les misères qu’elles rencontrent. Je ne vous dirai pas ce que font mes cousines à ce point de vue…

— Je le sais !…

— C’est admirable !… Mais il faudrait donner encore plus qu’on ne donne…

— Hélas ! les ressources de la paroisse ne sont pas illimitées.

— Que diriez-vous si je vous offrais le moyen de les augmenter dans une notable proportion ?

— Je dirais que vous êtes un ange…

— Eh bien ! ce moyen, je l’ai, je vous l’apporte.

— Vous, mon enfant ?

— Oui, nous allons organiser une tombola.

— Nous, mais je n’y connais rien.

— Je me charge de tout… J’obtiens les lots… Je place les billets… J’organise la fête…

— C’est prodigieux…

— J’espère que ma cousine Telcide voudra bien