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CHAPITRE IV


Arlette consacre le reste de la matinée au rangement de ses affaires dans les armoires mises à sa disposition.

De la malle d’osier, elle tire un à un tous les souvenirs qu’elle a pu emporter. Il y a là des bibelots, des photographies, un portrait au pastel, qui la représente en toilette de bal. Avant que d’assigner à chacune de ces choses sa place définitive, elle les pose sur le lit, les chaises, la cheminée…

De temps en temps, Ernestine passe le nez à la porte :

— Avez-vous bien tout ce que vous désirez ?

Elle semble pleine de prévenances. En réalité, elle est surtout curieuse.

Les livres, les albums, les coffrets s’entassent sur un fauteuil, lorsque soudain paraissent Telcide, Rosalie, Jeanne et Marie. La bonne les a prévenues qu’Arlette possède un tableau magnifique. Elles viennent l’admirer.

Mais Telcide n’a pas plus tôt fait un pas dans la chambre qu’elle dresse le nez dans tous les sens et renifle en murmurant :

— Quelle étrange odeur !

— Oh ! la jolie peinture ! s’exclame Marie en considérant le pastel.

— Jolie peut-être, rectifie Telcide, mais bien inconvenante. De mon temps jamais une jeune fille n’eût consenti à poser demi-nue devant un artiste…

Arlette essaie d’expliquer qu’elle a été prise en toilette de soirée. Sa cousine ne l’écoute pas. Elle flaire, dans les coins, l’odeur qui l’intrigue.

Rosalie et Jeanne, qui préfèrent fureter, avisent